Objectifs Hebdo - L’action Ecobank continue de battre des records de chute à la bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm). Une situation qui cache ses bons résultats financiers.

L'action Ecobank a atteint le cours de 60 FCFA le 23 mars dernier. C'est le montant le plus bas qu'une action ait atteint à la Brvm depuis sa création. Même des entreprises qui ont frôlé la faillite comme Trituraff, Uniwax ou Abidjan Catering ne l'ont jamais atteint au plus fort de leurs crises.

L'on suppose que cela est, entre autres, dû au fait que les investisseurs s’attendent à un dividende inférieur à 5 FCFA par action.

L’année passée, la banque panafricaine avait payée 8.43 FCFA de dividende net à ses actionnaires. Entre temps, il y’a eu une vente d’actions au personnel, le fractionnement de l’action par cinq et vers la fin 2008 une augmentation de capital par 5 à l’issue d’une grande opération audacieuse d’offre publique de vente (opv) de droits et d’actions. Même si l’on suppose que le résultat 2008 augmentera encore de 60% comme les deux dernières années (Au premier semestre 2008, ETI affichait + 49% sur son résultat net), son capital est allé à un rythme plus élevé. Ce qui réduit le revenu par action, et les actionnaires n’aiment pas ça.

Son service de communication d’habitude si actif, n’a pas encore donné suffisamment d’informations sur les résultats et le coût de la dernière opv. Est-ce que cela cache une carie ? Combien est ce que cela a coûté ? La note d’information prévoyait au maximum 5% des 2.5 milliards de dollars. Or il n’a été récolté que 550 millions de dollars US. Quel pourcentage de ce montant est entré dans les frais, lorsqu’on considère qu’Ecobank avait mis le paquet pour attirer les investisseurs ? Quel impact cela aura dans ses résultats 2008 ?

Nous pensons que malgré sa boulimie de capitaux qui se répercute négativement sur son cours en bourse, l’entreprise Ecobank est une bonne valeur. Lorsque passera ce que nous appelons « la saison des récoltes » et lorsqu’elle affichera une bonne croissance au 1e semestre 2009, le marché s’en souviendra et ramènera l’action au dessus de 75 FCFA. Ce qui sera une bonne affaire (+ 25%) pour ceux qui l’achètent aujourd’hui et ceux qui l’achèteront demain si elle continue sa descente.

Le développement d’Ecobank est à l’honneur de ses managers qui ne subissent pas la pression d’une seule puissance, vu la composition diversifiée de son capital comme dans les grandes entreprises du Down Jones. En effet il faut réunir au moins 9 actionnaires d’Ecobank pour atteindre la majorité des voix. C’est la même équipe managériale qui l’a permis de faire + 60% par an, les 2 dernières années.. Il faut maintenant souhaiter qu’elle s’intéresse également à l’évolution de son titre en bourse.

Rappelons que depuis son introduction en bourse en septembre 2006, le cours de l’action ETI n’a connu que chute et fractionnement après la montée due à l’effet d’introduction.

Euclide Okolou
www.okibat.com