Le Calvaire des investisseurs privés à la Brvm
Depuis 11 ans, les 8 pays membres de
l’Uemoa disposent d’une bourse des valeurs mobilières (Brvm), dont le siège se
trouve à Abidjan. Ces derniers mois les particuliers désireux d’investir sur ce
marché ont de plus en plus de difficultés.
Un
investisseur de Yamoussoukro est intéressé par les actions de Nestlé Cote
d’Ivoire. Il lui faut consulter les états financiers de cette entreprise pour
se décider avec assurance. Le premier réflexe, c’est de contacter Nestlé Cote
d’Ivoire. On lui dit que cette information est réservée aux actionnaires et
qu’il faut pour cela passer au siège à Abidjan. Après avoir obtenu, la même
réponse chez le courtier qui s’occupe du titre Nestlé Cote d’Ivoire en bourse,
notre investisseur se tourne vers le site web de
la Brvm et y trouve les
résultats financiers de 2008. Comme tous les analystes financiers le savent, il
doit les comparer avec les résultats financiers des années précédentes. Comment
les obtenir depuis Yamoussoukro ?
En
principe, c’est la société cotée qui doit le mettre à la disposition des
investisseurs. En occident, les sociétés cotées ont toutes une rubrique
« investisseurs » sur leur site web où elles postent ce type de
document et des communiqués à l’intention des investisseurs. Ce qui est à la
portée de nos entreprises cotées vu qu’elles entretiennent toutes des services
informatiques et de communication. Mais combien d’entre elles disposent d’un
site web ? De celles qui en disposent combien se sont souvenues qu’étant
cotées sur un marché sous régional, les investisseurs des autres pays, que
disons nous, du monde entier pourraient en avoir besoin ? On aurait espéré
que leur état de filiale de multinationale occidentale puisse les donner ce
réflexe, malheureusement non. Quand vous les ferez une réflexion, quelqu’un
vous ressortira hors micro le refrain « On a pas choisit de venir en
bourse » ou « C’est maintenant qu’on apprend à être une société
cotée » (Or, ça fait 11 ans qu’elles sont cotées). Les bons élèves à
féliciter dans ce domaine, sont :
C’est
« L’année
boursière de la Brvm»,
une publication de l’institution qui
fait le point de l’évolution de chaque valeur du marché pendant une année, avec
un rappel de certaines données des années antérieures, aurait pu nous aider.
Mais malheureusement, elle parait toujours avec au moins trois ans de retard.
Le numéro de 2006 est sorti il y’a à peine quelques mois.
Quelle
tragédie !!!
Euclide Okolou